quels sont les impacts psychosociaux pour être parent en prison Une condition essentielle à la réinsertion des détenus et à la prévention de la récidive est la préservation des liens familiaux, ce qui se reflète dans les politiques pénales. Mais il y a des variations notables dans la façon dont la parentalité est gérée derrière les barreaux. Les expressions de paternité se produisent en dehors du courant dominant. Il a du mal à devenir un élément central des récits, des routines et des contextes de l’incarcération des hommes. L’institution établit également des frontières en désignant des zones spécifiques comme étant des « zones de paternité » et des « zones familiales » (la salle de visite et les unités de visite familiale). D’autre part, la maternité a un lieu fixe dans toute détention, qu’il y ait ou non des zones désignées pour elle. La recherche sur les modèles de discours des gestionnaires révèle que
Pour les aider à atteindre leur objectif de réduire la récidive et de faciliter la réinsertion réussie des détenus dans la société, de nombreuses prisons ont rendu public dans les années 2000 leur engagement à maintenir les visites des détenus avec les membres de leur famille. 1 . La paternité et, plus généralement, les liens familiaux des hommes semblent être relégués à certains endroits, tels que les parloirs et les unités de vie familiale (UVF), tandis que la maternité occupe une place de choix dans toute détention (Rostaing, 1997; Cardi, 2009; Jol, 2017).
L’enquête sur la paternité en prison a toutefois révélé que les hommes qu’ils rencontraient avaient des trajectoires parentales différentes dans des contextes intimes et sociaux, utilisaient un large éventail de pratiques paternelles et avaient des conceptions très différentes de ce que signifiait être parent. Les récits de parentalité peuvent être divisés en trois catégories : (1) ceux qui mettent l’accent sur le début de la parentalité (l’histoire des naissances, le désir d’enfants et les relations conjugales); 2) celles qui mettent l’accent sur l’expérience de la détention (la relation avec l’enfant et la famille en prison à partir des différents moyens de contact légaux et illégaux; les changements perçus dans la relation; l’expérience de la douleur); et (3) des récits qui se concentrent sur les registres discursifs utilisés pour raconter l’histoire (le rapport au temps passé, présent, futur et la perception de sa paternité). Par conséquent, les quatre catégories suivantes de paternité émergent : marginale, suspendue, brisée et débrouillarde (Quennehen, 2019a). Ma méthode typologique me permet de démontrer comment les facteurs environnementaux et sociaux contribuent à la formation, au maintien et à la transformation des identités des individus en tant qu’hommes et pères.
L’intérêt pour l’intimité des hommes dans un contexte où elle est « violée » (Cardon, 2002, 87) et « exposée » (La et Proth, 2002, 8) remonte à la recherche sur la paternité et les relations familiales derrière les barreaux.
Généralement, ces liens se manifestent dans des structures physiques qui délimitent les sphères privées de la vie d’une personne des sphères publiques de la vie d’autres personnes (Tschanz, 2018, 15). Cependant, en prison, les frontières entre le personnel et le public deviennent moins nettes, et les détenus se développent dans des environnements dépourvus de limites claires (Bessin et Lechien, 2002). Les défis liés au maintien de l’intimité conjugale et familiale ont également été abordés par un certain nombre d’auteurs (Cardon, 2002; Ricordeau, 2008; Touraut, 2012; Jol, 2017). Le salon est souvent le point de départ des discussions sur les nombreux facteurs (tels que le bruit, la proximité des visiteurs et des visiteurs, la réglementation et la surveillance) qui vont à l’encontre du maintien d’un lien intime (Moran et Disney, 2018). Les détenus ont très peu de marge de manœuvre dans le cadre de ces paramètres. Pour ma part, je vais regarder comment la salle de visite interagit avec le reste de la prison plutôt que la salle elle-même. 3. Les questions soulevées par la recherche sur la proximité familiale dans les établissements correctionnels vont des efforts déployés par les détenus pour conserver un espace personnel aux pratiques institutionnelles et professionnelles, en passant par les relations entre les détenus et le personnel et l’aménagement physique de la prison.
La masculinité hégémonique, un concept inventé en partie par Donald L. (…):
Comment se fait-il que la proximité familiale entre les hommes incarcérés soit si difficile à maintenir, alors qu’elle peut parfois faire surface dans le périmètre de la prison? Ma réponse à cette question consistera en un argument en trois parties. Peu importe le sexe de l’agent, comme je vais le démontrer, la paternité des détenus n’a aucune incidence sur les interactions avec les gardiens. Ils n’ont aucun intérêt ou même rejettent catégoriquement toute possibilité d’accéder à une telle confiance. Ensuite, je vais disséquer les méthodes que ces hommes emploient pour cacher leurs liens familiaux. Bien que ce dernier groupe ait peut-être intériorisé le fait que l’expression de l’intimité conjugale et parentale en milieu carcéral est problématique et devrait être préservée, cette logique sexospécifique s’étend au-delà des limites du système pénal. S’il existe différents types de paternité, alors les hommes qui tombent dans la catégorie de paternité marginale seront au centre de cet article parce qu’ils sont les plus typiques de la population carcérale (jeunes hommes, incarcérés dans un centre de détention provisoire, avec de courtes peines et la récidive). En outre, ces derniers ont des stratégies d’effacement de paternité facilement reconnaissables, qui ne sont pas présentes dans les autres types (voir encadré ci-contre), et l’émergence de leur intimité familiale mettrait davantage en péril leur rang au sein de la hiérarchie carcérale. Puisque l’émergence de leur intimité familiale menacerait davantage leur rang au sein des prisons hiérarchiques, j’analyserai la masculinité machiste en parallèle avec elle tout au long de l’article. Ces derniers ont des stratégies très identifiables d’invisibilisation de la paternité, que l’on ne retrouve pas dans les autres types (voir encadré ci-contre). Puisque l’émergence de leur intimité familiale menacerait davantage leur rang au sein des prisons hiérarchiques, j’analyserai la masculinité machiste en parallèle avec elle tout au long de l’article. Ces derniers ont des stratégies très identifiables d’invisibilisation de la paternité, que l’on ne retrouve pas dans les autres types (voir encadré ci-contre). J’analyserai la masculinité et la paternité en tandem tout au long de cet article, mais la dernière section de l’article proposera une comparaison entre la parentalité et la sexualité dans le but de susciter des discussions sur le genre et l’intimité dans les milieux institutionnels.