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qui sont les parents d amandine gay

qui sont les parents d amandine gay Initié en 1941, « l’accouchement sous X » laisse des traces documentaires significatives, comme le rapporte Amandine Gay. Une poupée en chocolat, un livre qui oscille entre témoignage et activisme, c’est là que la réalisatrice fait sa remarque.
L’histoire des orphelins et des enfants trouvés est documentée dans une salle du Musée Flaubert et d’histoire de la médecine à Rouen, en France. Une réplique d’une tour abandonnée est exposée avec des rubans et des médailles. De nombreux registres témoignent de la longue histoire de l’hôpital en matière de soins aux jeunes Normands. Parce qu’il n’existait pas de lait artificiel, les nourrissons qui avaient la malchance d’être négligés par une « nourrice du lait » ne survivaient généralement pas longtemps. Ils étaient condamnés à exister éternellement en tant qu’infants inarticulés. Les documents qui les concernent, cependant, en disent long, des brèves notes laissées par leurs abandons aux procès-verbaux et autres actes officiels qui documentent les tournants de leur brève existence.


Amandine Gay, née en 1984 d’une mère qui avait reçu une garantie de secret de l’administration et dont elle ne savait rien pendant les premières années de sa vie, a été adoptée par un couple pas particulièrement riche mais accueillant et ouvert. Elle n’était ni une « poupée en chocolat » ni un accessoire de mode, contrairement à tant d’enfants à travers l’histoire, comme « Zamor » (né vers 1762 et mourant en 1820), qui, à la Révolution, choisit le camp opposé à celui de la comtesse du Barry à qui il avait été « offert », et, hélas, encore aujourd’hui, tel ou tel jeune Africain ou Asiatique qui se retrouve parachuté dans la famille d’une star de cinéma ou de musique.
Amandine Gay parle non seulement pour elle-même, mais aussi pour toutes les personnes adoptées lorsqu’elle soulève des questions importantes avec l’autorité de quelqu’un qui parle d’expérience. Elle trouve un sens à sa vie à travers le processus créatif d’écriture et de réalisation de films « En reprenant le récit, je suis capable de me libérer du fardeau de devoir tout expliquer et de me faire de la place pour dire des choses difficiles avec compassion et détermination. Son opinion compte pour elle, et elle donne aussi aux autres une plate-forme pour partager la leur. » De son propre aveu, elle revendique son appartenance à trois groupes sociaux distincts : la communauté dans laquelle elle est née, la famille dans laquelle elle a été élevée et la communauté dans laquelle elle a été adoptée plus tard.
Amandine Gay va au-delà de sa propre expérience pour aborder des problèmes sociaux plus larges, tels que le racisme et le sexisme, après avoir découvert l’identité et les origines de ses parents (une mère marocaine et un père martiniquais) beaucoup plus tard dans la vie. Prenons l’exemple des adoptions internationales. Les enfants, note l’auteur, peuvent se retrouver du mauvais côté des revendications du « droit à l’enfant » lorsqu’ils deviennent la cible de transactions commerciales soutenues par divers gouvernements et organismes de bienfaisance. S’isoler de son environnement naturel peut rarement être bénéfique, comme le souligne Amandine Gay. En outre, nous pouvons tous penser à des exemples d’enfants faussement identifiés comme orphelins afin qu’ils puissent être enlevés à leurs foyers, à leurs communautés et parfois même à des pays (y compris le Sri Lanka, le Mali, la République dominicaine et d’autres).
À l’aide d’une formule puissante, l’auteur propose de reconnaître la nature instrumentale de l’adoption transnationale en soulignant le fait que les consommateurs exigent des enfants dans certains pays et, par une « division internationale du travail reproductif », les acquièrent dans l’hémisphère sud. Dans une autre expression qui fait mouche, Amandine Gay souligne que certaines formes d’adoption constituent « un tissu institutionnel de l’incompétence des mères pauvres, afin de pouvoir légitimer le transfert de leurs enfants vers les classes moyennes et supérieures du Nord ». Elle souligne que s’opposer aux droits des mères et des enfants n’est pas la question ici. Elle soutient que les enfants devraient être éduqués au sein de leur propre groupe culturel, soulignant que l’idée de la famille nucléaire est un produit de la réalité occidentale moderne qui n’est pas partagée par toutes les cultures. En témoigne le fait que la loi en Polynésie française interdit actuellement les mariages mixtes. L’adoption est une question politique parce qu’elle est souvent présentée comme une solution à une tragédie personnelle (pour les adoptés comme pour les adoptants).
Les familles adoptives dans lesquelles parent et enfant ne sont pas de la même race est un autre sujet d’enquête pour Amandine Gay. La question « Où sont vos vrais parents ? » posée aux adoptés dont nous remarquons la différence met en évidence la violence inhérente à des enquêtes apparemment anodines. Elle souligne l’importance pour les enfants d’être exposés à des personnes d’origines similaires et d’avoir des modèles positifs à suivre. Même s’il se lit parfois comme un acte d’accusation, il est écrit avec respect et humilité, et il se termine par une série de recommandations, dont certaines sont immédiates et réalisables. Amandine Gay fait référence à plusieurs reprises à un cas qui lui tient à cœur : l’exigence que les parents adoptifs blancs apprennent à prendre soin et à coiffer correctement les cheveux de leur enfant noir adopté.

Ce plaidoyer fait une distinction entre ce qui peut être assumé par les adoptants volontaires et ce qui équivaut à une politique large qui devrait être déléguée à l’État ou, à tout le moins, la responsabilité des communautés soumises à la réglementation. Dans le système juridique français, l’adoption plénière est justifiée par « l’intérêt supérieur de l’enfant », qui permet la suppression de l’identité de l’enfant. Ce concept juridique fictif, probablement né d’un idéal paternaliste, dépouille l’adopté d’une partie de son héritage, comme son nom de naissance. Amandine Gay s’oppose aux dons anonymes de gamètes pour les mêmes raisons qu’elle s’oppose à l’adoption : ils empêchent la famille du receveur de connaître les antécédents médicaux et biographiques de la personne.
Amandine Gay défend son utilisation des pronoms féminins et d’autres aspects de la grammaire française dans son texte en faisant appel aux théories afroféministes et décoloniales. Le fait que son livre défie toute catégorisation est la preuve qu’il est efficace à plusieurs niveaux à la fois et fournira un matériau stimulant à quiconque est prêt à le lire.


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