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qui sont les parents de gaël faye

qui sont les parents de gaël faye Bien qu’elle soit une chanteuse et compositrice talentueuse, Gal Faye n’était pas nécessairement destinée à être le « phénomène de la saison littéraire » en 2016. Malgré cela… Après avoir reçu de nombreuses distinctions pour son premier roman « Petit pays » (Grasset), dont le prix du roman Fnac et le Goncourt des lycens, ses livres restent parmi les best-sellers français. Gal Faye ne serait-elle pas la voix de toute une génération, avec son histoire d’enfance à double personnalité et sa musique passionnée?
GAL FAYE : LA VOIX DE LA GÉNÉRATION ?
Afrance est un endroit juste dans mon imagination, mais c’est ma maison. Cette phrase de Gal Faye pourrait être la ligne d’ouverture de n’importe laquelle de ses compositions, qu’il s’agisse de chansons ou de livres. Comme les textes de chansons qu’elle écrit, elle est éloquente et posée, et elle exprime tout en elle : le conflit d’appartenance à de multiples groupes, le défi de trouver une résidence permanente, l’expérience bouleversante de la migration et du déplacement, l’histoire des liens entre la France et l’Afrique, et plus encore. Mais il y a aussi la preuve, la satisfaction de savoir enfin qui vous êtes. D’abord musicalement, puis, plus récemment, littéraire.
Je voulais que Gabriel se tienne à l’intersection de mon moi multiple.
Il a fallu près de sept ans après le début de sa carrière d’auteur-compositeur-interprète pour que le grand public le découvre vraiment, lorsqu’il publie son premier roman, Petit pays (Grasset). Il est un « phénomène de rentrée littéraire », comme on dit chez lui, ayant non seulement été en tête de la liste finale Goncourt mais aussi du Prix Fnac du roman et du prix Goncourt des lycéens l’automne dernier (clairement puisque son livre s’adresse aux jeunes générations). Tout le monde était d’accord, et la discussion d’idées difficiles a pu reprendre, grâce à son récit d’un jeune garçon nommé Gabriel qui vivait dans un quartier délabré de Bujumbura avant d’être évacué en France pendant la guerre civile. « Mon objectif était de positionner Gabriel à l’intersection de mes propres personnalités et préoccupations. J’étais là au milieu de ce bouleversement politique. Contrairement à moi, Gabriel semble avoir une compréhension claire de ce qui se passe. Gal Faye a admis dans nous en mai 2016 qu’il était toujours intimidé par l’environnement germanopratine qui l’embrassait et n’avait aucune idée que son roman connaîtrait un tel succès.
Par peur de ce qui m’arrivait, j’ai pris la plume.
Gal Faye, né à Bujumbura en 1982, était issu d’une famille aimante qui comprenait sa mère rwandaise, Asumpta, son père français, Patrice, et sa sœur, Johanna. Il passe ses journées comme un petit enfant typique, éprouvant « la morosité des après-midi interminables » dans sa maison de style hacienda avec ses nombreux reptiles de compagnie, « le carrelage d’une mosaïque sur laquelle mes petites automobiles dessinent des routes périphériques », comme il se souvient. « En Afrique, nous écrivons souvent nos chagrins ; nous prenons la plume quand il y a des machettes, des gourdins, des kalachnikovs; mais nous devrions aussi parler de nos contemplations, de notre bonheur », a-t-il déclaré au micro de La Salam sur France Inter.
Des temps de paix, jusqu’à ce qu’un coup d’État contre le président Melchior Ndadaye en octobre 1993 déclenche une lutte ethnique entre Hutus et Tutsis, faisant écho au génocide rwandais de 1994 qui s’est produit aux portes du pays et a coûté la vie à des membres de la famille maternelle de Gal. Pendant près de deux ans, les sons et les sensations de la bataille commencent progressivement à imprégner son existence quotidienne. Correction : « J’étais un témoin plus qu’un survivant », dit le jeune homme. Merveilleux dans les impressions qu’il crée dans Petit pays. Le chroniqueur et auteur Yann Moix évoquera « un livre à la hauteur d’un enfant qui nous permet d’observer la tragédie obliquement, pas frontalement, sans chagrin » sur le plateau « Nous ne mentons pas ».



Gal et sa famille sont retournés en France en 1995, alors qu’il avait 13 ans. Il a commencé à écrire quelques jours avant son départ. « J’ai pris la plume en raison de mon appréhension du monde qui m’entoure. Des années plus tard, lorsque des lycéens lui décernaient le Goncourt, il leur disait : « Cela m’a sauvé; en écrivant, j’ai trouvé mon impasse.
Lorsque Gal rend visite à sa mère à Versailles, où elle a élu domicile après son divorce, il est frappé par un autre coup dur: le bouleversement de devoir déraciner sa propre vie, ainsi que la suspicion et l’hostilité que les autres ressentent envers lui en tant qu’étranger. En outre, il découvre que ses camarades de classe à l’École de la République savent peu de choses sur son petit pays, bien qu’il connaisse bien la France. Malgré mes origines, j’ai été identifié comme un Africain. Et d’ajouter à toute une génération, avec optimisme : « Chacun a le droit de se définir comme il le ressent, je suis burundais, je suis rwandais, je suis français. Toutes ces traditions me sont chères. Quand il s’agit de construire des ponts, j’en suis la preuve vivante.


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